Il y a la moustache et il y a la méla’stache. Et ce n’est ni un bronzage ni de simples taches brunes mais bien un masque de grossesse. Si vous êtes enceinte, félicitations ! Le problème disparaîtra après l’arrivée du bébé (en s’aidant de certains ingrédients cosmétiques). Mais si vous n’êtes pas enceinte et vous voyez apparaitre des patchs bruns sur votre visage : moustache, tempes, menton, joues, front, maxillaires…alors, cet article est fait pour vous. Voici ce qu’il faut savoir pour ne pas exacerber votre mélasma, surtout en cette période estivale.
Mélasma….Frequently Asked Questions !
Mélasma : c’est quoi exactement ?
Masque de grossesse, mélasma, chloasma, tous ces noms désignent (presque) la même chose : une affection bénigne caractérisée par une augmentation progressive de la pigmentation de la peau de type bronzage généralement répartie de manière irrégulière. C’est donc un désordre pigmentaire de couleur brune ou grisâtre qui s’étend généralement sur le visage et prend la forme de « continents ».
Quelles sont les causes du Mélasma ?
La cause du mélasma n’est pas claire. Tout ce que nous savons c’est que le mélasma est plus fréquent chez les femmes et est associée à des niveaux accrus de certaines hormones. Il peut être déclenché par des facteurs hormonaux, une exposition au soleil, certaines pilules contraceptives, la grossesse, des antécédents familiaux et parfois d’autres déséquilibres hormonaux.
Quelles sont les différentes formes de mélasma ?
Il existe trois différents types de mélasma :
- Mélasma épidermique : Il se caractérise par une pigmentation superficielle de la couche supérieure de la peau (épiderme). Les taches sont bien définies et de couleur brune.
- Mélasma dermique : Ce type de mélasma implique une pigmentation plus profonde au niveau de la deuxième couche de la peau (le derme). Les taches sont généralement de couleur grise ou bleuâtre et sont difficiles à traiter.
- Mélasma mixte : Il s’agit d’une combinaison des deux types précédents, avec une pigmentation à la fois superficielle et profonde.
Qu’est-ce qui différencie le mélasma des autres désordres pigmentaires ?
Très très bonne question ! Il existe divers types d’hyperpigmentation tels que les lentigines, tâches de rousseur, tâches de soleil… En ce qui concerne le mélasma, seul un dermatologue compétent saura faire la distinction entre le mélasma et d’autres types d’hyperpigmentation. Il vous posera des questions pour comprendre l’origine du « mal » et établira un diagnostic clinique.
Il peut aussi faire un examen en lumière de Wood pour déterminer si le mélasma est superficiel ou profond. La lampe de Wood projette une lumière ultraviolette sur la peau qui, à son tour, réfléchit une lumière visible qu’un œil averti peut utiliser pour diagnostiquer et affiner son pronostic. Lorsque la lumière est reflétée sur la peau, les zones dépourvues de mélanine deviennent fluorescentes.
Une autre manière de savoir qu’on a un mélasma c’est quand celui-ci ne veut pas partir malgré qu’on ait tout essayé. Mais attention, un mélasma est comme une tâche de café dans un tapis. Plus c’est vieux, plus c’est difficile à faire partir. Il faut donc s’y prendre rapidement.
Mélasma : Les 5 erreurs à ne pas commettre
Même si la cause du mélasma n’est pas encore totalement comprise, il existe des moyens de prévenir l’apparition du mélasma. Mais une fois le mélasma installé et ses causes éloignées, il faudra le gérer en respectant certaines règles d’or.
- Erreur n°1 : Être tenté par les traitements en cabinet
Les lasers, microneedling, peelings, radiofréquence et autres sont à bannir. Si ces traitements donnent l’illusion de fonctionner au début, peut-être en hiver, en estompant les tâches, ils peuvent empirer votre condition sur le long terme. Ceci peut paraitre invraisemblable mais demandez aux femmes qui sont passées par là….ça revient toujours !
Ces traitements chauffent et/ou irritent la peau et excitent les cellules productrices de pigments (mélanocytes). Lorsque celles-ci sont ultra-actives, ça entraîne la production et le dépôt d’une plus grande quantité de pigments (mélanine).
Le risque est inutile et en plus, ça coûte un bras !
- Erreur n°2 : Ignorer la surprotection solaire
Le mélasma est exacerbé par le soleil. La corrélation Mélasma/Soleil est très forte et très intime. Vous pouvez traiter votre mélasme toute l’année en adoptant un bon rythme de vie, une bonne protection solaire et une bonne routine skincare, il suffira d’une exposition prolongée au soleil et il reviendra encore plus fort. N’est-il pas ingrat ?! Inversement, vous remarquerez qu’en hiver, les tâches s’estompent d’elles-mêmes. Moralité : Le mélasma est hypersensible au soleil.
Que faut-il faire ?
- Choisir un très bon écran solaire de préférence un écran solaire minéral avec un indice de protection élevé. Les protections minérales ne laissent pas les rayons UV pénétrer dans l’épiderme. Cela est particulièrement conseillé dans le cas des peaux sensibles et des peaux souffrant de mélasma. De plus, la protection est immédiate dès l’application. N’oubliez pas de renouveler l’application ;
- Mettre des chapeaux, ouvrir son ombrelle (vous voyez le petit parasol que les femmes portaient à la main jusqu’au début du XXe siècle pour se protéger du soleil !), mettre de grosses lunettes, porter une visière et couvrir les tâches avec un masque ou un tissu anti-UV comme à l’époque du COVID…bref…couvrir physiquement votre visage non seulement avec une crème solaire mais avec une protection palpable et physique.
Ceci peut paraitre ridicule mais si vous voulez voir une amélioration de votre mélasma, appliquez ce conseil religieusement.
- Erreur n°3 : Ne pas utiliser les actifs cosmétiques qu’il faut
Ce sont les mélanocytes (cellules productrices de pigments) qui produisent la mélanine (les pigments bruns). Pour réguler cette super synthèse de la mélanine qui est responsable de la pigmentation, il faut que les mélanocytes arrêtent de produire de la mélanine. Parmi les ingrédients actifs qui calment les mélanocytes, limitent l’apparition de nouvelles taches et éclaircissent les taches existantes, on compte : le rétinol, la vitamine C, l’hydroquinone, l’acide azélaïque, l’acide tranexamique, la niacinamide, la réglisse et d’autres ingrédients dépigmentants. Vous les trouverez sous forme de sérums, de crèmes, seuls ou réunis dans un seul produit.
- Erreur n°4 : Utiliser les produits contenant de l’hydroquinone sans suivi médical
Les préparations pharmaceutiques et surtout la formule de Klingman sont des préparations effectuées en pharmacie sur prescription médicale. Elles sont composées généralement d’hydroquinone, de rétinol et de corticoïdes. Un suivi médical est indispensable lors du traitement. En effet, ces préparations ainsi que tout autre produit contenant de l’hydroquinone qui peut se vendre en (para-)pharmacie comportent un risque important d’irritation. Ils sont certes très efficaces contre les formes résistantes de mélasma mais ils peuvent se retourner contre soi. Il faut donc les utiliser d’une manière cyclique ; quelques mois seulement d’utilisation avec un suivi médical et une forte protection solaire et on fait une pause.
- Erreur n°5 : Ne pas être régulier
Pour gagner la guerre contre le mélasma, il faut avoir une régularité de métronome. Le changement ne viendra pas du jour au lendemain, il faut des mois et des mois pour commencer à voir des résultats. Le soleil est l’ennemi n°1 du mélasma, évitez le pour de bon, évitez d’irriter votre peau avec des gommages, frottements ou peelings, facilitez-vous votre routine en appliquant un ou deux produits dépigmentants contenant un maximum d’actifs contre l’hyperpigmentation. La régularité est la clé pour combattre cette condition inesthétique et conserver un teint beau et jeune.